Exposition Once Upon a Quilt, 2016
Once Upon a Quilt: l’Amérique comme Patchwork
Une exposition de quilts de la collection de Charles-Edouard de Broin
Métaphore géographique de l’Amérique dans tous ses états, le patchwork décline depuis toujours son histoire.
Cette pratique de seconde main, fondée à l’origine sur le recyclage de chutes de tissu (« scraps »), commence dès la période coloniale et scande l’avancée de la nation jusqu’à la période contemporaine.
Fidèles au principe énoncé par Tocqueville (en 1835) selon lequel « les nations démocratiques préfèrent habituellement l’utile au beau », les quilts américains se sont d’abord définis par leur valeur d’usage, ce qui ne les a pas empêchés de devenir des objets esthétiques. La beauté de ces pièces maîtresses du folk artaméricain n’est plus à démontrer : variété des modèles, choix des coloris, agencements des tissus, les combinaisons en la matière sont d’une infinie richesse et c’est à juste titre que ces quilts ancrés dans le quotidien des jours ouvrables ont peu à peu accédé au rang d’œuvre d’art.
Du classique « Log Cabin » (et de ses variations) au quilt afro-américain coloré et « jazzy » en passant par le géométrique « Amish » ou encore le « Friendship Quilt » (ouvrage collectif, conçu pour une grande occasion), le patchwork reste ainsi, sew to speak, l’un des plus sûrs vecteurs de l’expression populaire américaine, énonçant, quilt après quilt, la fabrique la nation.
La Fondation des Etats-Unis présente aujourd’hui un florilège de cette pratique constitutive du patrimoine culturel américain, témoignant de sa magnifique diversité, que Charles-Edouard de Broin, inconditionnel savant du patchwork nous fait le plaisir et l’honneur de partager à travers sa collection personnelle.
Dans le droit fil de cette exposition, une seconde lui fera suite : « Le fil de la désobéissance : les Crazy Quilts », du 3 au 30 novembre (vernissage le mercredi 2 novembre 2016).
~Géraldine Chouard, Commissaire de l’exposition
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